Chiloé

Dimanche 18 janvier, après encore 1000 kilomètres en bus, j'arrive donc à Puerto Montt, une ville qui dessert en trois jours Puerto Natales, beaucoup plus au sud grâce au Navimag, gros bateau de marchandises ouvert aux touristes aux porte-monnaies bien garnis. Une ville portuaire, qui sent déja un peu le bout du monde. Un ciel chargé et un gentil froid m'accueillent, et je prends la première correspondance pour Ancud, la ville la plus au nord de Chiloé, à une centaine de kilomètres de là.

Chiloé. Une île, par conséquent un esprit insulaire, une forte identité et surtout un traditionnalisme très preservé qui en fait un lieu unique au Chili. Une île de pêcheurs de 10000 km2, aux 300 églises en bois dont 16 sont classées au patrimoine de l'UNESCO. J'arrive à Ancud et contacte Katy, une copine de Vevey. Elle m'emmène à la fête annuelle d'Ancud, avec des sessions de rodéo, de danses, ambiance de fête à neuneu avec d'excellents produits typiques d'Ancud, mais aussi des environs. Génial ! Il fait moche, mais les gens sont d'humeur festive et mangent et boivent gaiement tous ensemble. Par la suite, Katy me conduit dans un restaurant près de Caulin pour manger des huîtres, beaucoup plus petites que les notres, un peu plus consistantes et bien évidemment excellentes.

Le lendemain je pars pour Castro, capitale de l'île. Il est aisé de voyager en bus sur Chiloé, les distances ne sont pas très longues, et le service est efficace. Je me trouve une pension familiale et part directement sur l'île de Quinchao, à Achao, qui possède la plus vieille église de Chiloé, toute en bois, un tour de force quand on sait qu'il n'y a aucun clou ni aucun type de colle quelconque pour faire tenir tout ça. Un port assez peu animé en ce milieu d'après-midi, quelques locaux qui bronzent à marée basse entre deux tranches d'algues. Mais un beau temps et de jolies vues. Je repars sur Castro, et le soir, je me fais un resto avec d'excellents produits de la mer, notamment un plat dont je ne me rappelle plus le nom (Katy, si tu peux m'aider...), assez proche du Curanto, plat typique.

Je me lève et pars au parc national de Chiloé, longeant des lacs et traversant des paysages qui peuvent faire penser à la Bretagne et parfois à la campagne suisse. Le temps, qui s'était amélioré, vire au moche, et c'est sous une brume peu épaisse que je visite le parc, au milieu des Tepus, des arbres typiques du coin, partie d'un écosystème extraordinairement riche. Je rencontre de jeunes chiliens bourrés au pisco qui m'affirment que le vin chilien est le meilleur au monde et que la France n'a jamais gagné la coupe du monde de foot ! Marrant. Après une nuit glaciale et humide, je me rebalade, et repars sur Castro, en passant par Chonchi, autre jolie église. Puis je reviens sur Ancud, et, me connectant sur internet, je vois qu'il y a un couple de CS, Erna et Jaime qui possède un bar dans la ville. J'y vais donc, et nous passons la soirée à discuter, et il se trouve qu'ils connaissent Katy, qui déboule brêvement avec Rodriguo, son mari, et Camila. Fin de soirée, ils m'invitent à dormir chez eux. Je pars le lendemain matin très tôt, je quitte Chiloé pour Puerto Montt, puis Bariloche. Retour en Argentine !