Mardi 31 mars je prends un bus à un dollar jusqu'à Latacunga, puis un autre pour Ambato pour finalement arriver vers 15h à Baños, haut-lieu touristique équatorien, dont tout le monde m'a dit du bien. Baños est connue pour ses bains et eaux thermales (d'où son nom, en allemand ça pourrait être Baden-Baden, en français Aix-les Bains, bref), et réputée pour sa situation géographique tout de même assez exceptionnelle, au pied d'un volcan qui devrait arrêter de fumer mais qui ne peut pas, et à l'entrée d'une vallée verdoyante jonchée de cascades le long d'une route appelée bêtement "Route des Cascades".
Encore une fois, j'arrive un peu tard, me prend un hostal sympathique avec jolie vue depuis la terrasse, et déambule dans les rues en recherche d'activités du lendemain. On me propose un tour en buggy pour aller observer le volcan teinter la nuit de ses couleurs vives et rouges, mais le ciel bien couvert me fait penser que je ne vais rien voir du tout. Comme carte de dernière chance, le gars me dit qu'il y a trois nanas blondes qui vont participer au tour ! Bien essayé. J'en profite pour faire quelques achats, des bijoux artisanaux fabriqués avec une graine d'un genre de palmier, la tagua. Réputée indestructible, elle est couramment utilisée et s'usine pas trop mal.
Le lendemain matin, levé tôt, j'entreprends de trouver des pélerins pour partager un taxi et ainsi monter au sommet de Bellavista pour admirer la ville d'un peu plus haut. Chose faite, je me loue un VTT et part arpenter la route des cascades. Je pars plein d'énergie et le moral au plus haut, et je déchante vite en réalisant que le vent souffle tout ce qu'il peut dans le sens contraire de mon itinéraire... je ralentis dans les descentes, les plats ont une allure de Mont Ventoux, et les montées, vous imaginez bien, je fais du sur-place. J'arrive finalement près de la jolie cascade du Manto de la Novia, que je peux voir de l'autre côté de la vallée, et pour y accéder, bingo, une petite tarabita toute sympathique, que je partage avec 5 mamas équatoriennes, dont une les yeux fermés tellement elle a les j'tons. 5 minutes de marche te mènent au sommet de la cascade, où habite une famille qui pratique la pêche à la truite. Au retour, je suis avec un papa et sa toute petite fille, complètement à l'aise alors que la nacelle dévale les 500 mètres à une vélocité infernale.
Je renfourche mon étalon et arrive cette fois en face de la cascade de San Pedro, encore une tarabita, une descente en rappel avec une grosse corde poilue pour arriver sur un gros cailloux coincé entre les deux cascades, et un jus d'oranges préssées par une gentille dame qui me raconte tout sur sa communauté.
Je poursuis mon chemin, traversant de petits villages où les enfants rigolent de ma tête avec mon gros casque. C'est l'occasion où jamais de les prendre en photos, quel bonheur ! Puis, arrivé à Rio Verde, je m'arrête pour manger une empanada et un jus de mangues, et il est déja 15h30, je fonce dans un bouibouis pour regarder le match Equateur-Paraguay, encore une fois décevant pour les équatoriens qui réalisent un superbe match et se font malheureusement égaliser à la 92ème minute. Pas de coupe du monde pour l'Equateur.
Le retour se fait sur le toit d'un bus, le plus drôle ce sont les tunnels ! Je rentre à Baños, prends un bus pour Latacunga et déboule chez Eduarda, dite Duda, mon hôte CS et sa maman me cuisine de bons petits plats.