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Allers et routards
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Allers et routards
26 octobre 2008

Santa Cruz de la Sierra

DSC_1131Arrivé à la gare de Quijarro, on me dit qu'il n'y a plus de place pour Santa Cruz. Ah non ! Pas encore une nuit à perdre ! Un employé me fait comprendre qu'il n'y a pas de problème, et que, moyennant rémunération, il peut parler au contrôleur et me faire monter dans le train. Je trouve ça louche, et vais voir le guichetier qui me dit qu'il vaut mieux éviter ce genre de transaction et demander directement au contrôleur. Ce que je fais. Et je trouve une place. Le train est lent, et mes 16 heures de voyage sont agrémentées de clips vidéos très sonores, de Ricky Martin quand il était jeune, à tous les tubes rocks des années 80 traduits en espagnol. Egalement par un joli film d'action américain avec Steven Seagal (j'adooôoore Steven Seagal, ça me fait penser á Youssef). Boah, je me dis que ça va faire du bien à mon oreille d'écouter des trucs en espagnols. Mais trois fois en boucle, je vous jure que c'est lourd.

Lundi matin, j'ouvre un oeil assez tôt (car les clips ont repris, les mêmes), et les premières images de Bolivie alimentent mes capteurs oculaires à travers la fenêtre crasseuse. Et ben, c'est pas la joie. Le temps est triste, et la banlieue de Santa Cruz se réveille sous la pluie, que dis-je une banlieue, c'est encore plus moche que les favellas que j'ai pu voir au Brésil : des "maisons" fabriquées avec des bouts de tôles, du bois ou du plastique, parfois les trois, sans aucune ordonnance, entourées par des ordures de toutes sortes, bidons, canettes, bouteilles de coca, pneus, bouts de plastiques, bouts de bois, pierres en tous genres... que les gens jettent par dessus le mur, et que des clebards aux oreilles déchirées s'empressent d'aller fouiller. Les gamins qui vont à l'école se fraient un chemin à travers tout ça. Les papys édentés qui causent entre eux, les ouvriers qui partent au boulot la tête enfarinée, les femmes qui transportent de gros sacs super lourds... c'est vraiment la zone.

Arrivé à la gare de Santa Cruz, une impression d'étouffement. Des centaines de gens avec des vêtements exotiques circulent dans tous les sens, comme dans une gare normale je dirais, sauf qu'on ne voit pas souvent des gros sacs crasseux de légumes, et encore moins des chariots remplis de cagettes avec des poussins Gare de l'Est. Mais l'étouffement est également sonore : de partout, on entend des femmes qui hurlent et répètent sans se lasser les prochaines destinations de bus, comme La Pazzzzz, La Pazzzzz, La Pazzzzz, ou bien Cocha-cocha-cochabammmmba, avec des voix stridentes qui les font sembler complètement irréalistes. Un truc impossible à prendre en photo.

Avec un joli taxi tout pourri, je me dirige vers le centre ville. Santa Cruz est la plus grande ville de Bolivie, capitale économique située dans les plaines de l'est. Les gens sont bien différents de ceux décrits dans les guides touristiques, je veux parler des indigènes avec des chapeaux melons, et les rues du centre ville sont calmes, pas de grandes avenues, au contraires de petites rues quadrillées, les gens marchent relativement tranquillement, et j'arrive sur la place principale (du 24 septembre) qui incite à la flânerie la plus totale. Sur cette place verdoyante et ombragée, des paresseux (des aïs) avaient élu domicile avant d'être envoyés au zoo car risque d'électrocution. Je cherche ma couchsurfeuse locale, et passe la journée à essayer de la joindre, à me balader aux alentours, et finalement, le soir arrivant, elle me dit que je suis arrivé trop tard et qu'elle a déja un autre couchsurfeur ! Un peu dégoûté, et fatigué, je me prends un hôtel, zone dans le centre ville, me paye un succulent sandwich au goût amer de solitude, et je ne rencontre personne, je ne suis pas spécialement dans un bon état d'esprit, maussade comme le temps.

Le lendemain, gros beau temps ! Avec le sourire, je reste aux alentours de la place principale et fais mille photos, je rencontre le photographe local, Horacio, qui immortalise les gens sur cette fameuse place - avec un appareil en bois sur un trépied - depuis 58 ans ! Je joue aux échecs avec des locaux, et réussis à gagner trois parties avant de me faire défaire en moins de deux minutes par le sage du coin, un vieillard derrière ses petites lunettes, qui m'a mis la branlée de ma vie.

Au final, je n'ai pas grand chose à faire à Santa Cruz, et lundi 5 en fin d'après-midi, je prends un bus de nuit pour Cochabamba, 13 heures.

Plus de photos ici

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