Ushuaia et la Patagonie

Retour en Argentine donc, je passe la frontière de ce beau pays pour la quatrième fois, après avoir traversé le détroit de Magellan en ferry pour arriver sur la Terre de Feu. Traversée par ailleurs unique, car on se sent vraiment arriver au bout du monde... C'est difficile à expliquer comme sensation Effet psychologique ? Force surnaturelle ? Effet physique dû à la latitude ? Qu'y a t-il de vrai là d'dans ?... Ce qu'il y a d'impressionnant en Patagonie, ce ne sont donc pas les paysages, qui, bien que paraissant s'étendre à l'infini, sont relativement plats et présentent peu de végétation... Mais les ciels... les ciels ! (Les cieux ?) On se sent tout petit, on a une impression de grandeur et de petitesse, un infini où tout se termine... Je ne peux pas expliquer ce que j'ai ressenti pour deux raisons, la première étant que je ne sais pas ce que j'ai ressenti, la seconde étant que même si je le savais, je n'aurais pas les mots pour le décrire car c'est un endroit où il faut être pour le voir. Bref, me voilà à Ushuaia.

Ushuaia... Egérie de Nicolas Hulot, le bout du monde ! Et bien je vais vous dire ce que j'en pense : c'est une ville onéreuse au temps plus que variable, voire moche, qui se repose un petit peu trop sur son statut de bout du monde. La seule chose marrante d'être venu ici c'est que tu peux dire à tous tes potes dégoûtés que tu y es allé. Une ville est une ville, et généralement une porte d'accès sur ce qui l'entoure, spécifiquement ici toute la pointe du cap Horn et de l'Antarctique. La ville en elle-même n'est pas spécialement enchanteresque, et on y croise plein de touristes, comme ailleurs... On y croise aussi des pingouins, pas des vrais, mais des pingouins dessinés sur les murs, des bijoux en forme de pingouins, des panneaux sur lesquels trônent des pingouins, des pingouins empaillés, des enfants déguisés en pingouins, des restaurants "Au pingouin à plumes", des bars "Au bon pingouin"... J'en peux plus des pingouins ! Bref, tout ça pour dire que je n'ai pas été enchanté de ce séjour, un peu court par ailleurs. En effet, début janvier, j'avais acheté un billet d'Ushuaia à Buenos Aires pour le 6 février, car je souhaitais passer le carnaval au Brésil, et ayant passé plus de temps que prévu en Bolivie au Pérou et au Brésil, j'ai mis un peu de côté tout le sud de la patagonie.

C'est un grand regret de n'être pas resté plus longtemps dans cette région à l'écart du monde, mais en même temps je pense par exemple que le nord de la Patagonie, la région des lacs autour de Bariloche, et idem côté chilien vaut beaucoup plus le détour que les villes que j'ai pu traverser, comme Punta Arenas. Aussi, je souhaite y revenir, et autrement. Le bus, c'est bien, mais on traverse des paysages surprenants sans pouvoir s'arrêter, et j'ai engrangé une frustration énorme. Si je reviens, c'est en vélo ou en voiture. Au regret également d'être allé un peu vite, directement de Valparaiso à Chiloé, de Chiloé à Bariloche, de Bariloche au Perito Moreno, de Puerto Natales à Ushuaia, en loupant tous les paysages alentours, toutes ces fabuleuses randos, tous ces endroits hors du commun et uniques.

Vous l'avez lu plus haut, le 6 février je prends donc un avion qui me ramène directement à la capitale argentine.