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Allers et routards
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Allers et routards
11 novembre 2008

El Choro

DSC_2307El Choro est un trek de 3 jours, 70 kilomètres, depuis La Cumbre, à 20 kilomètres de La Paz, jusque Coroico, village situé dans la région des Yungas. Parallèlement à ce trek, on peut emprunter la route la plus périlleuse du monde, qui l'est un peu moins depuis qu'une autre route a été construite, déchargeant la première de tous ces dangereux camions.

Un taxi nous ammène au point de départ du trek, l'Abra Chucura, à 4859 mètres d'altitude ! L'endroit est triste, la montagne est grise et sans végétation, et nous plongeons dans la brume. Après une bonne heure, on commence à apercevoir la montagne, nous dévoilant les ruines d'une auberge inca. La végétation apparait petit à petit, petites touffes herbeuses au milieu d'une vallée splendide. C'est là que je vois mes premiers lamas et alpagas ! Nous pouvons aussi voir la cascade qui alimente le début du Rio Chucura, que nous allons suivre tout le long du trek. Deux heures après, nous croisons le petit village de Chucura, dans lequel les gens sont activement occupés à construire des maisons, et la seule attention qui nous est portée repose sur le droit à payer pour l'entretien du sentier. Et enfin, deux heures après, déja en fin de journée, nous arrivons à notre première étape, Cha'llapampa, situé au bord de la rivière qui a déja bien grossie, 2000 mètres plus bas que notre point de départ. Nous campons aux abords de la rivière, et nous sommes reçus par Maria, de la communauté Aymara, une charmante veuve qui vit là seule avec son fils. C'est la première fois que nous avons un contact un peu plus consistant avec une indigène.

Le lendemain, nous nous réveillons un peu tard, et entreprenons une bonne marche de six heures sur de splendides pavés incas, rendus un peu glissants par la pluie, traversant le village de Choro, et de petites fermes isolées aux habitants rustres, mais déja un peu plus bavards. Après de bonnes grimpées et de bonnes descentes depuis et vers le Rio Chucura, nous longeons la montagne traversant différentes vallées. Nous croisons comme seule présence animale quelques ânes et chevaux, et nous perturbons le repas de milliers de papillons mangeurs de crottin, qui s'envolent en une danse chaotique. La végétation ressemble de plus en plus à une jungle, et les Yungas nous apportent leur touffeur : nous passons du soleil brûlant à la pluie bienfaisante au soleil brûlant. Point noir : nous constatons que la nourriture vient à nous manquer, et les points de ravitaillement prévus sont clos, car c'est la basse saison touristique. Pamela s'étant tordue la cheville en cours de route, et la nuit n'étant pas si loin, la fin de la randonnée est un peu rude et stressante. Au crépuscule, nous arrivons affamés à San Francisco, petite bourgade communautaire située à flanc de montagne et à la vue spectaculaire. Un repas nous attend, et bien que simple, nous nous délectons, heureux de pouvoir enfin manger autre chose que des biscuits secs. Le sommeil nous prend de manière fulgurante.

Le troisième jour, avant d'arriver au hameau de Buena Vista, nous avons une épreuve : la "Subida del Diablo", la montée du diable, qui porte bien son nom la vache ! Trente minutes de montée escarpée, sans répit, effectuée sous la pluie et sur des marches de deux mètres de haut. Allez, j'exagère ! A l'arrivée, grand soleil pour sécher tout ça ! Une heure après, nous comptons beaucoup sur la "maison du japonais" pour pouvoir sustenter nos estomacs d'une nourriture quelconque. Nous rencontrons le fameux japonais, un vieil homme incroyable, bossu et courbé d'avoir travaillé dans ses jardins (par ailleurs, magnifiques), qui a beaucoup voyagé, et qui demande à chaque visiteur de noter sa ville sur les cartes contenues dans son carnet de bord, carnet qui doit représenter toute sa vie. Nous discutons avec lui, il s'est installé là il y a 30 ans, mais le restaurant est fermé et la faim nous fait vite partir car il reste 2h30 de marche jusqu'à la fin du trek. Pendant le trajet, nous rêvons de pizzas, de pâtes et de viande cuite. Nous arrivons encore une fois affamés à Chairo, bourgade grande comme une rue, où le sandwich au poulet a été un régal ! Un pick-up nous a enfin amené à Coroico, et malgré un tarif excessif (plus de 8 fois le prix demandé à un local, prix que nous avons bien évidemment baissé car nous ne trouvions pas ça normal), nous arrivons à bon port, fatigués et les mollets en feu, mais heureux. Nous retrouvons par hasard Fanny et Sarah. Une petite bière en terrasse avec une vue splendide, et nous partons manger cette fameuse pizza ! Puis un dodo bien mérité.

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